C'est notre dernier jour à New York et comme nous passerons la nuit de jeudi à vendredi dans la voiture afin de rentrer à Montréal en vue de du Creative Mornings du 27 septembre avec Cynthia Savard Saucier, ce sera aussi le dernier chapitre de ces carnets new yorkais. Force est de constater, après une semaine, que cela en aura diverti quelques-uns: nous avons généré cette dernière semaine plus de 2,500 pageviews sur le site, nous amenant bien au-delà (sur une base annualisée) de notre objectif de 50,000 visites annuelles. Bref, chers lecteurs, merci d'avoir partagé ces petits moments de créativité exploratoire avec nous. 

Et puisque nous en sommes aux remerciements, il y a une organisation – une marque, pourrait-on dire – qu'il nous semble important de saluer. Nous l'avons dit, Advertising Week New York aurait besoin d'un overhaul massif de ses processus d'accueil et de mise en scène de l'expérientiel. Il nous fera plaisir de consulter avec les organisateurs. Faites passer le mot, d'ailleurs.

Ceci étant dit, dans tout cela, l'équipe extraordinaire de Rovio, la société derrière Angry Birds, a été absolument ravissante. Partout où nous allions, nous les retrouvions, souriants, enthousiastes, prêts à nous aider. Ce sont eux qui ont installé le petit "lounge" au Liberty Theatre, seul endroit où il était véritablement possible de "relaxer" dans la frénésie inlassable de Times Square. 

C'est leur équipe qui nous a partagé le code du "ABNest" (WEP: Helsink!), leur réseau wifi privé installé à même le Liberty Theatre. Dans le hall, ils préparaient tous les jours de l'excellent café alors qu'il était impossible d'en trouver ailleurs sur les lieux des conférences. Plus encore, leur matériel promotionnel était génial, et nous rentrons demain avec peluches et petites figurines qui s'intègrent aux nouveaux produits innovants de l'entreprise danoise. Alors que partout pendant la conférence, nous parlions de faire vivre les marques, Rovio le faisait dans les halls et dans les rues de New York. Story-doers? Je laisse à d'autres le soin d'en décider. Bref, bravo Rovio. Nous repartons avec cet exemple fabuleux de présence de marque, que nous tâcherons d'instiguer ailleurs, dans nos propres projets, puis chez nos clients et partenaires.

La conférence la plus marquante de la journée aura assurément été celle examinant l'influence du numérique sur les correspondants étrangers. Sur le panel, Jay Rosen, professeur de journalisme à NYU et fondateur de PressThink, Joe Kahn, éditeur du service étranger du New York Times, Dafna Linzen de l'agence ProPublica et éditrice du service numérique de MSNBC… Bref. J'écrirai un billet distinct sur la chose tellement les idées étaient fortes et les postures marquantes. Ce qui frappe et émerge de ce panel, néanmoins, c'est qu'à très peu d'occasions, le rapport entre agences, annonceurs et médias n'est évoqué de façon critque, sinon dans des moments de glorification (comme c'est le cas de GE + The Economist). L'introspection n'est pas de mise à New York. Cette semaine de la publicité est une semaine de célébration d'une industrie qui évite le questionnement. Sur les 20 panels auxquels j'ai assisté, jamais aucun des panélistes n'a exprimé de désaccord profond avec un autre. Or, sans désaccord et sans malaise, comment progresse-t-on ?

On progresse en se faisant déplacer. Schumpeter a formalisé la notion de "destruction créative" en économie, et s'il ne savait pas l'étendue disruptive qui attendrait les organisations de formation de l'opinion et des préférences, sa pensée était assurément précurseure de ce à quoi nous assistons aujourd'hui. Je ne saurais me prononcer sur l'avenir de l'industrie de la publicité dans son ensemble. Mais si cela peut nous servir de mise en garde, l'examen du domaine des médias, où The Huffington Post, Buzzfeed, et plus récemment, Al Jazeera America, sont venus perturber l'establishment en place, l'absence de réflexion critique a entraîné l'émergence et le déplacements des empires de jadis. À cet effet, la campagne en cours d'Al Jazeera couvre l'ensemble des murs extérieur de l'immeuble qui s'étend de 41st à 42nd street entre Broadway et 7th Avenue. La campagne est, pour le dire brièvement, tout simplement brillante de subtilité. 

Nos pérégrinations du jour nous ramènent au Arena, un club de la 41st Street. Il est 18h, ce qui n'empêche pas nos amis de Rovio d'organiser leur propre petite soirée privée. Nous y sommes, par un détour étrange, conviés par l'organisatrice en chef. Il y a des gens partout, des biscottes à l'effigie des personnages, des mascottes taille géante.  La musique est bonne, le décor, sympathique. Soudainement, j'ai envie de lancer des oiseaux sur des porcs. "May the birds be with you". Opération de comm. réussie : je ne suis pas le seul à avoir dépensé quelques dollars pour me procurer la dernière version du célèbre jeu cette semaine. 

Nous repartons au crépuscule. Il est tôt, mais la semaine a été longue. Les rues de Times Square sont animées comme jamais. Des artistes s'exposent, produisent, partagent. Des touristes aussi. On tente de nous vendre des visites guidées à grand coup de réclame humaine. Nous adoptons un peu les moeurs locales, feignons l'indifférence. Clic-clic-clic, l'obturateur ne cesse pas pour autant sa valse mécanique. 

Nous rentrons par le Seven Train. Les Checker Marathon de l'hôtel sont tous sortis. Nous sautons dans un taxi, avec petit arrêt pour récupérer des bricoles à manger. C'est la fin. Demain, dernier jour, à grande vitesse. Puis retour. Beaucoup de route. Ronronnements nocturnes. Rassemblement créatif, radio-canadien. 

Rideau. 

f. & co participe cette semaine à Advertising Week à New York à titre de reporters sociaux pour l'Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) au sein de la délégation montréal.ad. Suivez nos péripéties et notre dépistage de tendances sur #RDVAdWeek et #AWX. Tous nos billets concernant AdWeek sur blog,fandco.ca sont accessibles ici.