imprimer retour
Compte-rendu

New York, Jour 3: Déconnexion au noyau du monde

Un billet plus court alors que les conférences d'Advertising Week débutaient aujourd'hui autour de Times Square. Nous repartons de Brooklyn avec un chauffeur dans l'un des Checker Marathon que l'hôtel met à notre disposition, en direction de la station de métro un kilomètre plus loin. Le chauffeur s'amuse, nous amuse. On parle de bagnoles, d'histoire, il nous dépose.

 

 

Nous descendons à Times Square via le "Seven Train", pour nous rendre à la première conférence, celle donnée par Sid Lee conjointement avec son nouveau client, Absolut Vodka.

 

 

 

On n'est pas encore tout à fait réveillés et déjà on parle d'artistes et de démarches, Woodkid joue dans le fond, on compare les scotches aux vodkas, en effleurant les processus de maturation et de structuration des marques. La salle est pleine de québécois, les gens de Carat, de SidLee, de l'AAPQ, d'Infopresse sont là. Nous nous posons derrière, en mini salle-de-presse, on commence déjà. 

 

 

D'une conférence à l'autre, l'accueil varie, l'Internet aussi. Son absence, surtout, brille. Le personnel est désemparé. Du wifi? La ville, dans sa grandeur, ne comprend pas qui sont ces gens qui viennent d'ailleurs. Pas de café, ni de déjeuner, pas de fléchage ni de délimitations nettes. De toute manière, dans la faune de Times Square, la signalétique est déjà surabondante. Il fait 10 degrés dehors et la clim marche à fond. Les mains gelées, je tente d'envoyer un tweet sur le réseau Edge qui, dans le sous-sol du B.B. Kings' Club, fonctionne à moitié. Sur le plan expérientiel, le Québec n'a rien à envier aux New Yorkais. Infopresse pourrait venir donner des cours ici, sur l'art d'accueillir et sur la logistique événementielle. 

 

 

Les conférences sont inégales, et surtout, attirent des foules bigarrées. Au Times Square Center, les gens font la queue pour venir entendre les platitudes de Twitter à propos de télé sociale. On y apprend… rien. À la fin d'une prestation bizarroïde, comme une (trop) longue conférence de presse, on nous annonce "en grande exclusivité" un partenariat avec CBS. Indifférence généralisée. Aucune question. 

 

 

Deux coins de rue plus loin, au Liberty Theatre, toujours pas de wifi. Félix – dont c'est l'anniversaire – entame la conversation avec une dame de chez Rovio, qui occupe le hall d'entrée. Rovio, c'est la boîte qui produit Angry Birds – ça augure bien -, mais surtout, ils ont traîné avec eux une borne wifi. Prévoyants, les Finlandais. Ils nous partagent le code. Nous sommes sauvés.

 

 

Dans ledit théâtre, une cinquantaine de personnes éparses ne suffisent pas à remplir la salle. Roy Sekoff du Huffington Post et Ali Velshi d'Al Jazeera America débattent des vertus des médias de masse, articulent des théories sur les sources, l'indépendance, l'avenir du métier. La conversation est ouverte, le public y participe. C'est franchement génial. Pourtant, personne n'est là. Ils mangent, peut-être? Mais que mangent-ils ? 

 

 

Nous finissons la journée sur une conversation surréellement banale sur le "digital storytelling" entre la VP des comptes globaux chez Google, Eileen Naughton et le PDG de radical.media, Jon Kamen. Ils s'éternisent sur les vidéos virales de l'an dernier. Dove et la beauté, dumb ways to die du Metro Rails australien, la campagne de Chipotle… Des trucs qu'on a vu à C2MTL en 2012 nous sont présentés comme s'ils renseignaient une réflexion "hyperactuelle" sur la chose. Nous sommes à Times Square. Il n'y a pas de wifi. Pas de café ni de biscottes. On me donne un parapluie, commandite de Weather Channel. Yahoo nous offre des macarons et des bonbons (ya-hoo!). Il ne pleut pas. Je n'ai pas faim. Les meilleures conférences sont désertées. On nous présente des vidéos qui ont 18 mois, voire plus. Je ne comprends plus rien. 

 

 

À l'étage on regagne un peu d'actualité : le délégué général du Québec, André Boisclair, nous accueille dans sa résidence. De passage à New York, le ministre Jean-François Lisée est lui aussi de la partie. Ça discute fort, et ça discute vrai. On parle économie, internationalisation, on a des échos de quelques mots ostentatoires. À vrai dire, il vaut mieux, en de telles soirées, ne pas trop rapporter. C'est là que s'échangent les idées fortes, les préférences réelles, qui forgent notre devenir collectif de la même manière que l'émergence démocratique peut le faire. 

 

 

Arrive le temps des discours. Après André Boisclair, c'est Jean-François Bouchard qui prend la parole. Demain, les bureaux officiels de Sid Lee ouvriront leurs portes. Fort d'une cinquantaine de collaborateurs, l'équipe de direction nous est présentée. Comme Taxi l'a fait dans un passé somme toute pas si lointain, Sid Lee s'internationalise en Amérique. If you can make it here… Même Jean-François Lisée est incapable d'éviter la référence. 

 

 

La résidence reste vivante longtemps après que les dignitaires ne se soient repliés dans leurs quartiers. La bande de Float4 et de Boogie Studio arrivent. On parle d'organisation, d'événementiel, de projection et d'interactivité 3D. Ils évoquent Roger Parent. On s'aime déjà. Demain est un autre jour. Cela arrivera bien assez vite. Retour au bercail. Sur d'étranges messages…

 

 

On recommence demain? 

 


f. & co participe cette semaine à Advertising Week à New York à titre de reporters sociaux pour l'Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) au sein de la délégation montréal.ad. Suivez nos péripéties et notre dépistage de tendances sur #RDVAdWeek et #AWX. Tous nos billets concernant AdWeek sur blog,fandco.ca sont accessibles ici.

comments powered by Disqus
f. & co
368, rue Notre-Dame Ouest
Bureau 500
Montréal (Québec)
H2Y 1T9

+1 438-274-0548
+1 514-778-4747

f@fandco.ca